Juan Andres Caruzo
Poète (20 septembre de 1890 - du 1 mars 1931)
Il est né à La Plata, dans la province de Buenos Aires (à 60 km de la Capitale Fédérale).
Il a été le plus jeune de trois frères, très tôt orphelins et placé dans une famille d’accueil où il est employé à divers travaux qui n’étaient pas appropriés pour son jeune âge.
Un ami providentiel l’emmène au théâtre où il obtient un travail de “claque“ (gens engagés pour applaudir les artistes). Un jour, quelques objets de valeur sont dérobés, il est poursuivit et, par peur, il s’enfuit vers la ville de Bahía Blanca (600 km au sud de Buenos Aires).
Là, il est séparé de ses mauvaises fréquentations et commence à travailler dans une imprimerie qui sortait le périodique local : “Feuille du Peuple“. Ses prédispositions pour l’écriture l’élèvent au rang de journaliste, sous la tutelle du directeur du périodique, qui le conseillait et le protégeait. C'est de cette façon qu'il trouve sa vocation !
Le grand acteur national Enrique Muiño, de passage dans la ville, lit un certain article signé par Caruso. Il le félicite, l’incitant à continuer dans cette profession.
En 1910 il retourne à Buenos Aires, il s’installe dans le quartier de San Cristóbal et très tôt, se lie d'amitié avec des garçons du voisinage.
Il entre comme rédacteur au journal “la Montagne“, par la suite, il intègre les rédactions de “Critique“, la “Dernière Heure“, le “Monde Argentin“ et il dirige une publication spécialisée appelée “le Théâtre National“. Il a occasionnellement dirigé un théâtre. Certaines scènettes sont nourries de passages musicaux où ceux qui écrivaient les scénarios et ceux, chargés de créer les paroles des oeuvres musicales étaient les mêmes.
Caruso écrit des poèmes pour des rythmes créoles variés : milongas et zambas. “Mi noche triste“ n’était pas encore apparue. il a travaillé avec Luis César Amadori, Manuel Romero et d’autres auteurs. Ainsi, il est passé du journalisme au théâtre et du théâtre au tango !
Francisco Canaro, rappelle dans ses mémoires : “Je l’ai connu entre 1910 et 1912. Il était journaliste, il est entré dans notre bande : avec mes frères, El Greco, Bardi, Prudencio Aragón, Castriota, Tano Genaro, le Borgne Camarano et d’autres. Nous sommes restés très amis jusqu’à son décès. Comme parolier, il a exercé tout son talent avec tolérance sur mes compositions. Les premières paroles qu’il a écrites pour moi, ont été le tango “Carasucia“.
Il a aussi écrit le scénario de ma première pièce théâtrale : “Noblesse de faubourg“. C’était un poète né et d’inspiration raffinée. Les concepts de ses poèmes été avancés à l’époque. C’était un jeune homme de belle prestance, grand, élégant.“
De ses trente oeuvres pour la scène, c'est la “ Nobleza de Arrabal” - “Noblesse de faubourg“, qui a été jouée la première fois en 1919 dans le Théâtre Variétés - à quelques mètres de la gare Constitution. Il a aussi écrit le tango qui porte le même titre, pour Francisco Canaro. Mais les paroles qui ont perduré postérieurement n’ont pas été les siennes mais celle du poète Homero Manzi qui les a signé sous le pseudonyme d’Arauco.
Jorge Larroca investigateur, écrivant sur le quartier de San Cristóbal, fait référence à Juan Caruso, en le plaçant comme l’avant-garde du tango “pintoresquista“ ; c’est-à-dire, le tango qui dépeint l’esprit moqueur de l’homme de Buenos Aires, en décrivant les aspects subtils de son idiosyncrasie.
Il se marie en 1921 avec l’actrice Elvira Quiroga.
Vers le milieu des années vingt, à la suite de plusieurs années de maladie avec de lourds traitements, commence sa décadence. Cette période voit diminuer considérablement son activité, affecte son esprit et son attachement à la vie.
En 1927 alors qu’il travaille comme secrétaire d’Enrique Muiño, il appelle Canaro pour lui demander une musique pour des paroles qu’il vient d’écrire : “La ultima copa“. Canaro répond favorablement et de là naît un autre grand succès pour le binôme.
Il a été l’auteur de nombreuses compositions chantées et enregistrées par Gardel, 38 en total. Ignacio Corsini le compte aussi parmi ses auteurs préférés, en enregistrant 31 de ses compositions.